L’hyperpilosité féminine ! Des solutions existent !
Bonjour !
J’espère que vous allez bien.
Aujourd’hui je vais vous présenter un sujet très “spécial” l’hyperpylosité féminine.
L’hyperpilosité féminine est un terme général qui recouvre 2 entités différentes cliniquement et sur le plan de leur prise en charge :
L’hirsutisme(5 à 10 % des femmes) siège dans des zones de pilosité masculine, androgéno-dépendantes, avec des poils drus et noirs (lèvre supérieure, favoris, menton, cou, sillon inter-mammaire, aréole des
seins, ligne ombilico-pubienne, racine des cuisses et parfois même fesses et dos).
Cet hirsutisme a un retentissement important sur la qualité de vie. Le dermatologue est souvent consulté en premier, car ces patientes espèrent que le laser va tout résoudre.
Mais l’hirsutisme est un problème médical complexe qui impose un suivi commun avec un gynéco-endocrinologue.
L’hypertrichose se situe dans des zones comme les bras, les jambes et sous forme de duvet, sur le visage.
Constitutionnelle et ethnique chez les brunes, elle n’est pas liée à unexcès d’androgènes et ne nécessite pas de bilan hormonal.
La perception et l’acceptation de l’hypertrichose varie selon les femmes. Même modérée, l’hypertrichose, peut être psychologiquement malsupportée, car non conforme aux canons de beauté actuels, d’où, une demande insistante et croissante de traitement.
L’examen clé est le dosage plasmatique de la testostérone biodisponible qui orientera vers une hyperandrogénie si elle est élevée et vers un hirsutisme idiopathique si elle est normale.
Le SOPK (5 à 10 % des femmes) est la cause la plus fréquente (70 à 80 % des cas des hirsutismes). Deux des critères suivants sont suffisants pour le diagnostic : dysménorrhée avec cycles anovulatoires, hyperandrogénie, ovaires micropolykystiques à l’échographie.
Ce diagnostic est important en raison des risques des SOPK : stérilité, résistance à l’insuline, diabète de type 2, troubles métaboliques et vasculaires.
L’hirsutisme dit idiopathique (4,7 à 17 %), est lié à une hyperconsommation des androgènes par le récepteur pilaire. Sa fréquence diminue depuis les progrès des explorations hormonales
Les causes plus rares d’hirsutisme sont les blocs enzymatiques incomplets surrénaliens (1,6 à 4,3 %), l’hirsutisme iatrogène (progestatifs androgéniques) moins de 5 %, la maladie de Cushing, l’adénome hypophysaire à prolactine, l’acromégalie moins de 3 %. Les tumeurs ovariennes et surrénaliennes sont très rares (0,2 %).
Hyperpilosité faciale féminine : une affection qui touche près de 10%des femmes avec des répercussions psycho-socialesconsidérables
Quelle que soit son étiologie, son étendue et sa sévérité, l’hyperpilosité faciale féminine a un retentissement psychologique et social négatif important, altérant non seulement l’image sociale de la femme mais parfois également son identité sexuelle.
Manifestations dépressives ou anxieuses, conduites d’évitement social sont le plus souvent citées dans les principales répercussions, parfois associées à des perturbations de la libido, sans qu’aucune corrélation puisse être faite entre la sévérité des manifestations cliniques et leur impact psycho-social.
Celui-ci reste dépendant de la personnalité de chaque patiente mais il peut altérer le score de qualité de vie à un degré comparable à celui du surpoids.
Le plus souvent, les femmes présentant une hyperpilosité faciale, souffrent d’une insatisfaction dans la vie, et en particulier dans leur vie sexuelle. Elles montrent, plus fréquemment que les femmes sans hyperpilosité, des signes d’anxiété voire un caractère psychotique.
Ceux-ci peuvent parfois être associés à :
• une hypersensibilité relationnelle ;
• des phobies sociales ;
• des Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC).
Plusieurs études ont démontré que l’hyperpilosité pouvait même engendrer une véritable détresse psychologique et sociale sans que celle-ci soit toujours corrélée à l’étendue de la pilosité excessive.
Ainsi, ces études démontrent que, dans le cas d’hyperpilosité faciale, les femmes tentent par tous les moyens (épilation à la pince,à la cire ou électrique, taillage, rasage, traitement médicamenteux, blanchiment, crème dépilatoire) de se débarrasser de ces poils qui dévalorisent l’image qu’elles ont d’elles mêmes. Nombre d’entre elles utilisent deux (40%) voire trois (27%) méthodes simultanées et le temps moyen qu’elles passent à s’épiler est de 104 minutes par semaine.
Près de 30% d’entre elles disent que les poils de leur visage sont constamment dans leur esprit. 67% les surveillent en permanence dans le miroir et 76,1% les touchent régulièrement.
Véritable fardeau quotidien pour les femmes qui en souffrent, l’hyperpilosité faciale est une forte gêne pour 80,7% d’entre elles, entraînant perte de confiance en soi et malaise social. L’impact émotionnel de ce type de handicap induit également une altération de l’identité féminine et des co-morbidités psychologiques importantes
Chez 47% des femmes interrogées. Il existe un dépassement du seuil clinique de dépression chez près d’un tiers d’entre elles et dans 74,7% des cas un dépassement du seuil clinique d’anxiété avec un impact significatif sur leur qualité de vie sociale et psychologique.
Heureusement, on constate que les traitements pharmacologiques, dermatologiques et psychothérapeutiques améliorent significativement la qualité de vie des patientes.
Le dermatologue : au centre d’une prise en charge multidisciplinaire de l’hyperpilosité
Dans une société dans laquelle la beauté est socialement définie par des critères imposés à l’ensemble de la population,
le dermatologue est le recours naturel des femmes.
Dans les pathologies stigmatisantes, l’hyperpilosité a un statut particulier : son étiologie multifactorielle impose une prise en charge multidisciplinaire.
Ainsi à côté du dermatologue, le gynécologue, l’endocrinologue et le psychiatre jouent un rôle déterminant.
Mais comme dans toute prise en charge multidisciplinaire, l’undes spécialistes se doit de coordonner l’ensemble des interventions.
Dans le cas de l’hyperpilosité féminine, c’est au dermatologue
que revient naturellement ce rôle. Face à une hyperpilosité de type masculine (localisation et qualité des poils) on parlera d’hirsutisme et on évoquera une hyperandrogénie.
Un bilan biologique sera prescrit pour déterminer l’étiologie précise de l’affection. L’hirsutisme peut être en effet la conséquence d’un dérèglement endocrinien (origine ovarienne et/ou surrénalienne) qui doit être évalué pour une décision thérapeutique étayée.
La collaboration entre le dermatologue et l’endocrinologue ou le gynécologue est alors essentielle.
En cas de dérèglement hormonal important, un traitement systémique est nécessaire. Il a pour double objectif de rectifier le déséquilibre hormonal à l’origine de l’hyperpilosité et réduire l’impact esthétique de ce déséquilibre en freinant la pousse des poils.
En cas d’hirsutisme sans dérèglement hormonal majeur, un traitement local sera privilégié : épilation classique ou au laser et/ou application d’un traitement topique en crème pour ralentir la repousse du poil.
Les traitements proposés : épilation de tous genres (laser électrique…)ou traitements hormonaux demandent du temps pour être efficaces (6 mois à un an, nombre de séances multiples pour l’épilation).
Un traitement pourra être proposé afin de mieux vivre l’attente entre les séances d’épilation.
Quel que soit le traitement proposé, l’explication du dermatologue est primordiale. La patiente doit comprendre qu’elle s’engage dans un traitement de longue durée, qu’elle doit suivre régulièrement.
Le dermatologue doit revoir sa patiente pour évaluer les effets des différents traitements.
Et si on en parlait ?
Un projet de la Fédération Françaisede Formation Continue et d’Evaluationen Dermatologie-Vénéréologie (FFFCEDV)
Le faible nombre de consultations pour hyperpilosité (seulement 16% des femmes qui souffrent d’hyperpilosité) ne pouvait qu’interpellerles dermatologues, habitués à être le recours des femmes atteinte de pathologies visibles et souffrant de répercussions psycho-sociales importantes.
Fatalisme, ignorance des traitements existant, crainte d’une pathologie
sous jacente… Quelle qu’en soit la raison, il est important que le monde de la dermatologie se mobilise pour faire savoir aux femmes que le dermatologue peut les aider à trouver une solution.
C’est la raison pour laquelle la Fédération Française de Formation Continue et d’Evaluation en Dermatologie-Vénéréologie a mis en place,
Du 20 au 25 septembre 2010, une « Semaine de prise en charge de l’Hyperpilosité Féminine » au niveau national avec le soutien du laboratoire Almirall.
Ils espèrent que que cette initiative sera relayée par l’ensemble des médias médicaux professionnels et santé grand public.
Les objectifs de cette opération sont de :
• Faire prendre conscience aux femmes souffrant d’hyperpilosité qu’elle peut relever d’une pathologie sous jacente et qu’il est donc important qu’elles consultent.
• Les amener à prendre l’avis d’un dermatologue qui saura coordonner la recherche d’un diagnostic étiologique précis et proposer des traitements adaptés et efficaces.
• Réaliser une étude sur l’hyperpilosité faciale féminine, pour laquelle la communauté des dermatologues manque de données scientifiques susceptibles de contribuer à une meilleure prise en charge des patientes.
Pendant tout l’été (du 17 juillet au 9 octobre 2010 inclus), période pendant laquelle les femmes sont particulièrement sensibles à la stigmatisation que peut induire une hyperpilosité, un numéro vert 0 800 740 854 pour les femmes et une campagne de sensibilisation sera réalisée à travers les médias, dans les cabinets médicaux et dans les pharmacies.
Du 20 au 25 septembre 2010, tous les dermatologues participant auront réservé des plages horaires pour informer et prendre en charge les patientes souffrant d’hyperpilosité.
Pour aider les dermatologues dans cette démarche de prise en charge, d’information et de recueil de données, un kit de consultation leur sera proposé comprenant des informations pour eux-mêmes et leurs patientes.
Au-delà de sa mission de formation exercée à travers les réunions nationales et régionales, la FFFCEDV a un rôle moteur dans l’amélioration des pratiques diagnostiques et thérapeutiques en dermatologie. La réalisation d’opérations nationales, fortement médiatisées, permet à la FFFCEDV de jouer pleinement ce rôle.
Elle complète la formation continue classique en projetant certaines pathologies sous le feu de l’actualité et en donnant une impulsion supplémentaire à leur prise en charge.
Elle permet aussi de réunir de nouvelles données utiles à la profession.
C’est tout l’objectif de la « Semaine de prise en charge de l’Hyperpilosité Féminine ».
Renseignements sur la page de garde du site de la FFFCEDV www.fffcedv.org rubrique : semaine de prise en charge de l’hyperpilosité.
Almirall,
laboratoire partenaire des dermatologues accompagne la
Semaine de prise en charge de l’Hyperpilosité Féminine
du 20 au 25 septembre 2010
Depuis son implantation en France, Almirall a toujours accompagné les dermatologues dans leur formation, la recherche
(études, enquêtes…) et la mise à disposition de spécialités traitant de pathologies dermatologiques variées telles que urticaire, kératoses actiniques, infections cutanées bactériennes, hirsutisme facial féminin…
Il est donc naturel que le laboratoire Almirall s’associe à la FFFCEDV pour l’aider à mener à bien ce projet.
Soucieux de faire de ce partenariat un gage de réussite, le laboratoire Almirall a donc accepté le soutien logistique et organisationnel en mettant à la disposition de la FFFCEDV les documents de réalisation du projet :
• en prenant en charge la réalisation d’un symposium de lancement du projet dans le cadre du congrès de FFFCEDV ;
• en informant la presse professionnelle, relais essentiel d’information auprès des dermatologues ;
• en orchestrant une campagne de presse grand public susceptible d’orienter les patientes vers les cabinets des dermatologues pendant la « Semaine de prise en charge de l’Hyperpilosité Féminine » ;
• en ouvrant un numéro vert 0 800 740 854 (du 17 juillet au 9 octobre 2010 inclus) afin de répondre à toutes les questions que pourront se
poser les patientes avant pendant et après la « Semaine de prise en charge de l’Hyperpilosité Féminine » ;
• en s’engageant à aider à la diffusion des données épidémiologiques recueillies dans le cadre de la « Semaine de prise en charge de l’Hyperpilosité Féminine ».
Références :
1. Etude TNS Healthcare auprès de 1054 femmes de 15 ans et plus. Janv. 2009
2. Mofid A, Seyyed Alinaghi SA, Zandieh S, Yazdani T. Hirsutism. Int J Clin Pract 2008 ; 62:433-43
3. Trüeb RM. Causes and management of hypertrichosis. Am J Clin Dermatol 2002 ; 3:617-27
4. Ferriman D, Gallwey JD. Clinical assessment of body hair growth in women. J Clin Endocrinol 1961 ; 21:1440-7
5. Beylot C. Hyperpilosité et qualité de vie ; Symposium Vaniqa ; ann Dermatol Venerol; 2005 ; 132:3S3-5
6. GuyattG, Weaver B, Cronin L, Dooley JA, Azziz R. Health-related quality of life in women with polycystic ovary syndrom, a self-administrated questionnaire, was validated. J Clin Epidemiol 2004 ; 57 :1279-87
7. Cronin L,Guyatt G, Griffith L, Wong E, Azziz R, Futterweit W, Cook D, Dunaif A. Development of a health-related quality of life questionnaire for women with polycystic ovary syndrome. J Clin Endocrinol Metab 1998 ; 83:1976-87
8. Elsenbruch S, Hahn S, Kowalsky D, Offner AH, Schedlowski M, Mann K, Janssen OE. Quality of live, psychosocial well-being, and sexual satisfaction in women with polycystic ovary syndrome. J Clin Endocrinol Metab 2003 ; 88:5801-7
9. Lipton MG, Sherr L, Elford J, Rustin MH, Clayton WJ. Women living with facial hair: the psychological and behavioral burden. J Psychosom Res 2006 ; 61:161-8
Surtout n’hésitez pas à vous renseigner, à appeler le numéro vert pour vous ou vos proches et n’hésitez pas à faire circuler l’information !
Merci de m’avoir envoyé ce dossier
Ton article est très intéressant !
Merci Serena, j’espère surtout que ces infos pourront aider quelques personnes.
Bravo pour cet article très complet ehlecktra! C’est un sujet qui n’est pas malheureusement pas assez traité sur les blogs mais qui touche quand même bcp de femmes
Merci Julie, ça n’a pas l’air d’intéresser beaucoup de monde lol. J’espère juste que par contre les infos se répandront.
C’est bien ça avance, mais à quand l’épilation définitive aussi pour les femmes avec ce genre de problèmes hormonaux ?
Merci EL pour ton commentaire. Il s’agit bien de traitements pour l’hyperpilosité féminine.
salut à toutes, je viens d’être diagnostiquée OPK, c’est à dire que j’ai plein de petits kystes sur les ovaires, ce qui entraine ma forte pilosité. J’ai été voir une dermatologue qui m’a envoyé vers un gynéco-endocrino très calé. Il a bien attesté que je suis dans un cas d’hirsutisme. Cependant, il ne connait pas la procédure de prise en charge pour un traitement laser ( il m’a également donné un traitement médicamenteux). Ma dermatologue me dit qu’elle ne connait pas non plus la procédure!! et que je dois me rapprocher d’un hopital. J’ai entendu parler qu’il y avait un médecin de la sécurité sociale qui doit attester que l’on se trouve bien dans un cas hyper-pilosité. Quelqu’un a déjà eu recours à cette procédure, avez vous été prise en charge par la sécurité sociale, si oui à quelle hauteur???
merci pour vos réponses
Bonjour ceci,
Je te souhaite bon courage. Ne connaissant personne de mon entourage dans ce cas, je ne saurai te renseigner, plus que mon article.
Tout ce que je peux te “conseiller” c’est d’appeler ou de te rendre dans le centre de Sécurité Sociale où tu es affiliée, c’est du moins ce que je ferai, au vu de ce que tu viens de dire, peut-être aussi contacter une assistance sociale ?
Personnellement j’irai à la CPAM en premier.